Dure necessité! Pesant esclavage!
De ce calice amer qu'on nomme la vie,
Lasse d'être esclave et de boire la lie
Dans ce reflux d'espoirs et de douleurs
Flottent des jours de désirs et de pleurs
Je pleure en priant d'oser rompre mes chaînes
Mon coeur s'écoute et s'ouvre à la faiblesse
Mon passé et toute ma jeunesse
Je souffre aveugle d'espérance
Je traîne ce boulet de souffrance
Vous tous arbitres de mon sort
Allez vous me sauver ou prononcer ma mort!
La mer et l'amour ont l'amer pour partage
La mer est amère et l'amour est amer
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer
Car la mer et l'amour ne sont point sans orages!
Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer
Qu'il ne laisse pas l'amour l'enflammer!
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage
La mère de l'amour eut la mer pour berceau
Le feu sort de l'amour sa mère sort de l'eau
Mais l'eau contre le feu ne peut fournir des armes
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes!