LE COLLIER D’ETOILES
Contre le bleu du ciel criblé d’étoiles d’or la montagne se profile avec une netteté presque métallique.
La masse sombre des forêts descend en moutonnant. C’est un beau soir d’été. La voie lactée jette sa grande écharpe à travers l’espace. Le cygne déploie ses ailes et Véga la plus belle étoile des nuits d’août étincelle comme un diamant bleu.
Une larme d’or hésite, puis raye le firmament d’un sillage lumineux, une étoile à filé ?
Quelqu’un dira « c’est une âme qui entre au paradis », mais moi je sais que c’est une perle pour le collier D’Aurore.
Lorsque j’étais toute petite ma grand-mère m’avait raconté l’histoire du collier d’étoiles, un soir où il en pleuvait par une belle nuit d’été.
En des temps lointains vivait un roi très puissant qui habitait un très grand château. Ce roi passait son temps à chasser et à faire la guerre ne s’occupant pas de ses sujets et encore moins de sa famille.
Or il avait une fille qui était si belle que tous les gens disaient :
- Jamais nous n’avons vu une si belle enfant !
Elle était blonde comme le soleil et ses yeux avaient la couleur du ciel et l’éclat du diamant. On l’appelait Aurore en souvenir de sa maman morte en lui donnant le jour un matin à l’aurore.
Au palais tous les seigneurs disaient au roi :
- Sire laissez la chasse et la guerre et occupez- vous de l’éducation d’Aurore elle est si belle qu’un jour le diable pourrait bien voler son âme !
- plus tard, plus tard ! disait le roi
Petit à petit à force d’entendre vanter sa beauté l’orgueil s’empara d’Aurore et elle devint méchante et capricieuse, rien n’était assez beau pour elle.
Lorsqu’elle fut en âge de se marier aucun des prétendants présentés par son père ne trouvait grâce à ses yeux. Aux supplications du roi elle répondit :
- Je ne me marierai qu’avec celui qui m’apportera un collier d’étoiles
Le roi pur la première fois se repentit de n’avoir pas écouté les conseils de son entourage.
Mais un jeune troubadour avait entendu les paroles de la princesse et comme il était fou amoureux d’elle, son coeur s’emplit de joie et dit :
- Moi je rapporterai le collier d’étoiles à la princesse !
Aurore le regarda en souriant et lui :
- Beau troubadour aucun prétendant n’a osé affronter la montagne pour aller chercher les étoiles !
Il partit et alla trouver la vieille sorcière qui habitait au pied de la montagne
- Bonne vieille dis moi où se trouvent les étoiles et je ferai ta fortune
- Troubadour il va en pleuvoir beaucoup cette nuit mais il faut savoir les cueillir
- où bonne vieille ?
- Là haut sur la montagne mais tu vas être déçu !
- J’irai !
et il partit à la conquête de la montagne. En chemin il rencontra un petit lapin malicieux
- Lapin où se trouvent les étoiles ?
- Plus haut troubadour, plus haut !
Le jeune homme continua de grimper s’adressant à une chouette il lui posa la même question
- plus haut, plus haut ah ! le fou ! hulula la chouette
Il grimpait toujours maintenant il n’y avait presque plus d’arbres, il montait toujours. Combien d’heures grimpait-t-il ainsi il se le demandait lorsqu’il se réveilla en passant un écureuil qui dormait
au pied d’une touffe de romarin
- Écureuil petit ami dis moi où se trouvent les étoiles ?
- Plus haut plus haut ! mais pourquoi y aller ? reste avec moi !
Ah ! Que cette dernière étape fut dure. Il n’y avait plus du tout de végétations rien que des cailloux mais il était au sommet de la montagne. Il resta un moment à contempler le ciel plus brillant d’étoiles que jamais, même l’air qu’il respirait lui semblait plus léger et plus pur.
Il se ressaisit et clama :
- Etoiles ! étoiles venez à moi pour le collier de mon bien aimé !
Comme si le ciel l’avait entendu une étoile perla puis glissa lentement et tomba à ses pieds. Ilse précipita et la ramassa
- Oh ! murmura-t-il elle s’est éteinte !
L’étoile tombée près de lui n’était qu’un petit caillou tout noir. Une autre tomba encore une autre mais elles étaient aussi mortes en tombant.
- Elles s’éteindront donc toutes ? se demanda-t-il angoissé contemplant navré les cailloux noirs
- Moi qui venais ramasser des étoiles pour le collier de ma bien aimée Ah ! si elles étaient vivantes quelle magnifique parure elles auraient faite !
Il avait le coeur brisé de voir son rêve éteint lui aussi, il s’assit et pleura amèrement.
L’aube pointait à l’horizon. Il mit les étoiles mortes dans un petit sac autour de son cou et redescendit en chatant sa tristesse et son amour perdu. ;
- Qu’est-ce ce chant si triste demanda Aurore en entendant au loin cette mélodie
- C’est troubadour qui revient et qui pleure
Son amour perdu car les étoiles étaient mortes en tombant
- Je l’épouse tout de même car il est le seul qui eut le courage d’affronter la montagne par amour pour moi
La princesse avait comprit que l’amour et la simplicité étaient bien mieux que l’orgueil.
Le roi donna une belle fête pour le mariage et resta au palais pour s’occuper de ses petits enfants.